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Championnes Interdépartementales

Une finale c'est un peu de tout, des détails, des souvenirs et des médailles

Un jour de finale, c’est toujours un peu particulier.

Un peu, voir beaucoup parfois. Une finale à 250 kilomètres de la maison un peu plus encore. Ca commence bien en amont de ce jour de finale. On a l’habitude de dire qu’une finale se gagne ou se perd sur des détails. Le problème des détails, c’est que ce sont de petites choses prises individuellement mais qui mises en commun sont parfois des montagnes qui semblent insurmontables. Le but étant de réduire cette montagne à un tas de rien… qui semble facile à surmonter.

La finale commence donc pour moi bien avant d’y être, même bien avant d’y avoir gagné notre place, elle a commencé par l’anticipation du déplacement et de l’anticipation dans la préparation tactique.

Une finale ça se gagne ou ça se perd sur des détails, le détail d’après c’est la saison qui précède la finale, car oui avant de penser à la finale il fallait gagner les matchs d’avant. Avant de penser au mois de mai, il fallait se concentrer sur la construction de cette équipe, le travail que je lui ai demandé tout au long de l’année est colossale je trouve. Et pourtant elles l’ont fait, tout au long de l’année pour en arriver là où on en est : en finale. On a travaillé chaque entrainement, chaque match et même chaque fois qu’on faisait autre chose pour en arriver là ce jour de finale, pour que ce soit aussi simple que possible à jouer et à vivre ensemble.

Une finale pour moi, ça ne se joue pas, ça se gagne… c’est ce que l’on entend à chaque fois que quelqu’un est en finale. C’est un peu le discours que j’ai voulu tenir mais pas avec ces mots-là. Le discours d’avant match est toujours de l’improvisation sur le moment en fonction de l’échauffement et des conditions de match, mais je pense que j’ai dû dire à peu près ça : « Aujourd’hui c’est une finale, mais on n’est pas la parce que c’est une finale, on est la parce qu’on a mérité d’être là, avec tout le travail que vous avez fait, grâce à tous les matchs d’avant. On est là pour jouer un match comme les autres, pas une finale. On est là pour jouer comme vous savez le faire, pas pour se mettre la pression ». La pression d’un évènement, pas forcément que d’une finale, est un élément à prendre en compte dans la préparation d’avant match et dans le match lui-même. La pression c’est un élément que l’on a plus ou moins de mal à gérer, plus ou moins de mal à appréhender. La pression on peut la subir, l’utiliser ou la mettre sur l’adversaire. Moi j’ai choisi de la mettre sur l’adversaire comme jamais on ne l’avait fait en match. Une pression physique, une pression basket et on a en plus rajouter la pression du public comme si on était à la maison.

Faire un gros début de match pour montrer à tout le monde que l’on ne s’est pas déplacé juste pour le plaisir. Les 3 premières minutes m’ont fait comprendre que cette pression à moitié que j’avais demandé dans les vestiaires ne suffisait pas mais qu’il fallait qu’elle soit de tous les instants. Encore plus que celle que j’avais voulu et il fallait la mettre dès le départ car je ne savais pas combien elle pouvait durer. J’ai eu ma réponse : 32 minutes. 32 minutes à ce rythme, je ne m’y attendais pas, mais vous l’avez fait. Ensuite, je vous ai laissé dérouler et gérer la fin de match. J’ai profité de l’instant, j’espère que vous aussi

Pas grand-chose à raconter sur ce match, tellement il fut maîtrisé face à une valeureuse équipe. Mais beaucoup de chose à raconter sur les à-côtés de ce match.

Complexité à gérer cette finale à 250 kilomètres contre une équipe qui est physiquement à 24 kilomètres, le comité du 36 nous dira qu’on a réalisé l’impossible en qualifiant 2 équipes du 28 en finale dans le 36. Mais comme j’ai l’habitude de le dire rien ne doit être impossible avant d’avoir essayé, donc ce n’était pas impossible et c’est pour ça qu’on l’a fait.

Gérer ce déplacement avec 1 ou 2 minibus, trouver une ou plusieurs voitures, les horaires qui arrivent tard ou qui bougent, le moment des récompenses, le retour… Mais les parents ont rendu le déplacement facile, plus de voiture que nécessaire, un minibus fournit, des horaires enfin figées. Le samedi semblait bien engagé.

Le voyage, car on peut parler de voyage, s’est bien passé, l’arrivée tranquille et bruyante pour se dégourdir un peu de ces 2h30 de route fut d’un coup un peu refroidie et moins gaye en arrivant devant une cérémonie commémorative devant le monument aux morts (qui est aussi devant la salle).

Arrivée en même temps que nos adversaires du jour qui paraissent déjà dans leur finale, beaucoup moins dans l’appréciation du moment, déjà dans le stress, le visage fermé. Notre arrivée dans la salle s’est vu, et une petite partie de la tribune prend une couleur orange. Et quand je vois sortir les tambours je sais que ca va être grandiose. Je vous avais demandé du bruit, vous m’aviez dit « on sera la » : J’ai vu ce bruit !!! J’ai entendu pendant plus d’une heure et demie vos encouragements, vos mots pour chacune des filles et pour nous !!! Quel pied c’est de coacher dans ces conditions.

Quand on me propose ca genre de public à 250 kilomètres de chez moi, j’attends encore bien plus de la prochaine finale près de chez nous. Ramenez les copains, les copines, la famille, les licenciés, transformez les tribunes en tribunes orange, transformez les actions en soutien indéfectibles, transformez la salle de Nogent le roi en une salle acquise à nos filles.

Je sais que j’en ai demandé beaucoup sur ce match à chaque fille. A chaque changement, à chaque action on a mis de l’intensité, du rythme. Chacun de mes mots, de mes consignes ont eu des réactions. Je vous ai demandé de me dire si on devait changer de défense, cette défense usante qui a asphyxié l’adversaire pourtant en place et sérieux, mais je n’ai pas eu de demande. Peut-être que mon coup de gueule du mercredi a permis cela, peut-être que vous aviez tout cela en stock et en tout cas c’était le meilleur moment pour le montrer. Je me suis dit « heureusement que le jour où l’on m’a dit que vous ne saviez pas défendre vous n’avez pas proposé ça… ». Ca aurait dégouté nos adversaires du moment pour de bon… Sortir ce genre de match sur une finale : Chapeau.

Vu qu’il n’y a pas grand-chose à dire de plus sur le match qu’un ensemble d’énormes bravos. Je vais vous dire Bravo à vous les filles, Bravo à vous parents SUPPORTERS et Bravo à mon staff 😊. Parce que oui, bravo à vous les filles, combien de fois on voit des blessées sur un terrain et combien de fois les bancs adverses s’en foutent… Et bien, moi j’ai la chance d’avoir un banc qui ne s’en fout pas et qui me permet de me concentrer sur le match, je sais qu’elles font le nécessaire pour les autres (de chez nous ou d’ailleurs) et pour ramener des souvenirs en images. Bravo et Merci.

Remise des médailles, on remballe les affaires, et direction les vestiaires pour quelques mots (la saison n’est pas finie), quelques photos (de joie), quelques crient de bonheur destinés surtout à doucher de paillettes mes jolis cheveux !!! Je n’oublierai pas ce moment…

Je vais profiter du match abouti pour parler d’autres choses : je vais tenter un petit mot pour chacune d’entre vous mes filles dans l’ordre de votre appel pour la présentation du match :

4 - Lola, continue d’essayer même quand tu rates, pas la peine de rester sur l’échec, la suite est plus belle ;

5 - Lina, continue de montrer ton envie, laisse la s’exprimer, et prends conscience de tes progrès ;

6 - Lou, samedi tu es dans le vrai, ne doute pas et fais ce que tu sais faire, apporte tout ça aux autres ;

7 - Roumaïssa, ne t’excuse pas de rater et continue d’écouter et d’essayer, les choses arrivent toujours ;

8 - Anna, ta volonté et ton sourire apportent la joie et la sérénité, ton envie est contagieuse ;

9 - Kaïna, cette équipe est aussi la tienne, soignes toi bien ;

10 - Ines, avance même quand tu tombes, relèves toi, ton implication et ta volonté sont importantes ;

11 - Anaé, prends ce que les adversaires te laissent, écoute ce qui te fait du bien, et continue d’appliquer ;

12 - Lisa, continue comme tu es, écoutes, apprends, progresses, grandit, toujours dans l’implication ;

13 - Zineb, on sait tous ce que tu peux faire, montres nous que tu sais aussi échouer et t’en servir ;

14 - Olta, tu n’étais pas là, mais on a senti ta présence bienveillante, toi aussi tu mérites ta médaille ;

15 - Julie, ton visage transmet tellement de chose, Capitaine, tu as aussi le droit de rager ce n’est pas grave ;

A vous toutes, chacune de vous est unique, vous avez toutes progresser cette année au niveau basket, mais aussi je le crois au niveau personnel. On doit encore progresser tous ensemble mais on grandit. Ne laissez personne vous dire que c’est impossible, que vous n’y arriverez pas, on essaye et après on verra comment on y arrivera quand même.

Le retour a été reposant pour les oreilles des conducteurs, le sommeil ayant envahit les joueuses, certains supporters et même certains coachs… A l’arrivée, les sourires sont au rendez-vous, les corps ont besoin de repos mais n’oublions pas ce que vous avez accompli : ON EST CHAMPIONNES INTERDEPARTEMENTALES !!! La médaille est dorée et apporte avec elle des souvenirs pour quelques années. Profitez quelques temps de cette victoire, on a encore des souvenirs à se faire et une coupe à ramener à la maison.

Je finirai par le mot que j’ai envoyé aux filles dimanche à 14h47 :

« Coucou les filles,

Hier à la même heure vous deveniez championnes interdépartementales...

Mais vous n'avez pas attendu hier pour être des championnes. Certains et certaines doutent de cette équipe, doute du basket féminin. Hier c'est la meilleure de toutes les preuves, qu'il ne faut pas douter.

Collectivement, individuellement, toutes celles qui ont fabriqué ce groupe méritent tout le bruit, tous les applaudissements et toutes les médailles.

N'oubliez pas que rien n'est impossible. Encore bravo à vous. »

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FARRET Stephane

Staff (U18F)